Personne n’ignore que le 23 juillet, on fête toutes les Brigitte. Encore moins le public de la Nouvelle Vague qui est venu applaudir ce soir-là le fameux duo de chanteuses. Cette escale Malouine, parmi les 250 autres qui composent la tournée-marathon de leur 2ème album A bouche que veux-tu, a largement tenu ses promesses au regard des réactions enthousiastes des spectateurs tombés sous le charme du binôme français le plus glamour du moment. Si on rajoute à ces premiers ingrédients la jauge intimiste de la salle qui tend à déshabiller les âmes sur la scène, on s’apprête alors à recevoir beaucoup.
Le premier titre du second opus L’échappée belle ouvre naturellement le concert. La teinte disco old-school dominant largement ce dernier album nous emmène immédiatement sur un plateau télé anglo-saxon des années 70. Les robes noires pailletées et largement fendues exhibent avec classe jambes talonnées et dos plongeants vers l’intime. Les perruques sont soigneusement brushées et le décor n’est pas en reste : on retrouve un kitch d’époque chiadé composé, entre autres, d’un flamant rose côtoyant un tigre – ou plutôt une tigresse – rugissant au milieu d’une végétation exotique. On est alors tout de suite séduit par le crédo si particulier de nos deux chanteuses partagé entre modernité et classicisme, musique populaire et démarche artistique singulière et exigeante. Un mix aussi savoureux qu’improbable entre Brigitte Bardot et Brigitte Fontaine.
Le concert entre véritablement dans le vif du sujet à l’écoute de la chanson-phare du dernier album au titre éponyme. La chaleur de la scène contamine allégrement le public. Notre duo en profite pour asséner alors deux énormes succès du premier opus : Ma Benz, suivi de La vengeance d’une louve. On retrouve dans ces morceaux la marque de fabrique du groupe : un féminisme engagé qui ne sacrifie en rien une féminité assumée. « Nous sommes avant tout plurielles… mères et/ou bien putains », scande Aurélie Saada, en rendant hommage à toutes les femmes.
Les morceaux s’enchaînent ensuite autour de différentes influences dans lesquelles Sylvie Hoarau et sa compagne de scène butinent sans modération. La disco paillette se meut en objet sexuel version Gainsbarre (J’sais pas), puis prend des allures d’une BO tirée d’un film de James Bond (Le perchoir). L’Afrique et le Blues sont aussi de la partie, avec Hier encore et La poudrière.
Il est vrai que ces nombreuses références peuvent aussi brouiller la cohérence artistique de l’ensemble… Pour autant, Il faut les voir sur scène pour leur pardonner largement ces quelques facilités auxquelles les artistes rassemblant un très large public peuvent avoir recours.
Après une heure trente de spectacle et un deuxième rappel, le concert s’achève par un a cappella grivois nous proposant généreusement un dernier verre. Le public breton n’y est pas insensible et les remercie comme il se doit pour ce tout dernier cadeau.
Pour ma part, je prends une option pour le 23 juillet 2016.
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