Seizième édition déjà pour le festival Les femmes s’en mêlent, qui célèbre une scène éclectique qui va de la chanson à la pop, en passant par le folk et le rock. La programmation se décline dans plusieurs villes de province avec des plateaux itinérants et des régionaux de l’étape. C’est par le Connexion Live que le festival s’arrête cette année à Toulouse, avec deux soirées de concerts. Une affiche sans doute moins ambitieuse que lors des éditions précédentes, la dernière dans la ville Rose s’étant déroulée en 2009 dans plusieurs lieux (Théâtre Garonne, Bikini, Lieu Commun, Le Bijou, etc.), avec à la fois de la musique live, mais aussi des expos, des performances…
Ne faisons pas les difficiles : cette visite toulousaine est une bonne nouvelle, même si My imaginary Loves qui ouvre le bal douche un peu notre enthousiasme. Ce quatuor (guitare/basse/ batterie/ clavier) qui donne l’impression de jouer comme à la répétition, dépourvu du moindre charisme, produit une musique scolaire sans âme ni intentions. Les comparer à Sonic Youth ou Blonde Redhead n’est pas très gentil pour ces derniers auxquels ces Toulousaines aimeraient certainement s’identifier de façon commode. Ces quatre filles – dont trois alternent au chant avec un bonheur inégal – ont manifestement l’air de s’ennuyer, et nous ennuient.
L’essentiel du public semble être venu applaudir Kaki King et c’est logique. La jeune musicienne a été consacrée par le magazine Rolling Stones comme la meilleure guitariste de sa génération. C’est Ana Calvi qui doit faire la tronche, mais au vu de la prestation de ce soir, on se dit que le compliment est sans doute mérité. Assise seule au milieu de la scène, Kaki King donne l’impression de révéler l’âme des guitares qui lui passent entre les mains. Elle impressionne d’aisance et de technique sans jamais tomber de la démonstration. Les morceaux – pour l’essentiel instrumentaux, elle ne poussera la chansonnette que sur un titre – font la part belle à tous les genres et tous les types de sonorités. A la fois timide et capable de faire preuve de beaucoup d’humour et d’interactions avec le public, elle séduit son auditoire avec une méthode de tapping très personnel. « Merci de me permettre de faire de la musique, dit-elle. Car je ne sais même pas faire le café, je serais incapable de trouver le moindre autre job ! ». Avec 11 ans de carrière, cinq albums à son actif, des tournées dans le monde entier et la foule qui se précipite au stand du merchandising pour se procurer ses disques à la fin du set, on ne se fait pas de souci pour elle. Avec un talent aussi indiscutable, Kaki King ne va pas pointer à Pôle Emploi de sitôt.
La soirée se termine avec 1969 Club, un groupe rennais de garage rock. Pas de doute, leur musique est très datée late 60’s et délivre une énergie assez redoutable. Emmené par une chanteuse peroxydée pour l’occasion et portant des bas plutôt improbables, le trio n’a aucun mal à convaincre dans un registre très frontal et immédiat. Une très bonne façon de conclure une soirée qui avait pourtant mal commencé.
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