Sept réalisateurs posent sept regards sur l’infidélité masculine.
Entre franches rigolades tendance grivoise parsemées de scènes de sexe assez explicites et des dialogues plutôt bien ciselés autour des motivations de l’adultère, ce film s’avère étrange et surprenant. Composés d’histoires courtes écrites et interprétées – entre autres – par Jean Dujardin & Gilles Lellouche, Lesinfidèles éclaire ce sempiternel ressort de la comédie humaine de manière très inégale.
Difficile exercice pour le spectateur d’enchaîner des scénettes à l’humour très troupier comme Le prologue ou Las Vegas avec d’autres courts-métrages plus intimistes et réalistes tels La question et Lolita, ces derniers révélant plus l’infidélité amoureuse comme une composante dramatique du comportement masculin.
À ce jeu, c’est peut-être Michel Hazanavicius et sa bonne conscience qui contribue le mieux à ce projet cinématographique difficilement lisible. On retrouve chez ce réalisateur cette sensibilité comique qui sait allier grotesque et humanité. C’est d’ailleurs sa maîtrise du burlesque qui expliquerait certainement le succès surprise de The Artist.
Après quasiment deux heures – un peu longues sur la fin – de projection, on ressort avec un goût doux-amer sous le palais. Les bons moments qui renvoient le spectateur en couple (le spectateur célibataire est, lui, prié de s’en remettre à ses souvenirs…) à ses propres questionnements effaceraient presque toutes ces facilités comiques, cet humour café-théâtre formaté ainsi que toutes ces publicités ostensibles pour un téléphone à pomme et autres produits coréens…
Mais c’est très rapidement que l’amertume vacharde terrasse la douceur bienveillante. On déclare alors haut et fort : «tout ça pour ça !?». Cette soupe cinématographique reste donc un plat commercial assaisonné toutefois avec quelques épices de qualité. Pour autant le mélange ne prend pas et des relents acides persistent effectivement bien après l’ingestion…
Note: