Après Xu (objet bien rangé, mais où ?) et Oxu (objet qu’on vient de retrouver et qu’on reperd aussitôt), Ugzu (urne dont on ne sait pas quoi faire une fois les cendres dispersées) est le troisième spectacle de Christine Murillo, Jean-Claude Leguay et Grégoire Oestermann inspiré de leur ouvrage, Le baleinié, petit dictionnaire de tous les tracas de la vie quotidienne dans lequel le trio invente à la fois le vocabulaire et les définitions de ces petits soucis ordinaires.
La pièce prend la forme d’une séance de travail où les trois acteurs analysent et débattent de ces situations qui irritent, embarrassent, agacent… tout en élargissant l’objet de leurs recherches aux petits bonheurs furtifs, pour mettre à jour les contradictions qui peuvent relever d’une même situation. Ainsi, faire la planche sur un lac salé peut s’avérer un motif de réjouissance… à moins de s’être rasé le matin ! Ou à l’inverse, une panne de voiture peut vous permettre d’arriver tout de même au garage.
Le dialogue qui découle de ces pensées est un pur régal de rhétorique, vif et drôle, qui ne faiblit pour ainsi dire jamais pendant l’heure vingt que dure le spectacle. Dans le décor, une loupe géante semble signifier la mécanique qui est mise à l’œuvre sur scène, c’est-à-dire grossir les détails, prendre conscience des petites choses afin de mieux les identifier pour les surmonter. Et puis, rire de ces tracas n’est-il pas le meilleur moyen d’accéder au bonheur ?
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