Non, il ne s’agit pas d’une coquille : Le Butcherettes était effectivement la première partie de Mars Volta ce soir-là au Bikini, mais au regard des prestations nous aurions franchement préféré l’inverse !
Premier acte : Le Butcherettes
Ce n’est pas tous les jours que nous pouvons mirer et entendre du rock’n’roll Mexicain. Au-delà des clichés sur les mariachis et autre Los Lobos, il existe apparemment une scène alternative en pleine Amérique Centrale dont Le Butcherettes se serait extrait à coups de forceps pour le bonheur des amateurs du genre. Explication : le bassiste (et producteur) du groupe – Omar Rodriguez-Lopez – est aussi le lead guitar de Mars Volta.
Dès les premières minutes, on est captivé par l’énergie punk de la chanteuse Teresa Suarez alias Teri Gender Bender. Revêtue d’une très sage tunique d’écolière japonaise, on sent rapidement monter une certaine folie décapante chez cette charmante jeune femme apparemment modèle. Coup de tête sur le clavier, slam surprise ou encore danse effrénée au milieu du public (NDLR : voir le commentaire de Seb ci-dessous pour savoir exactement ce qui s’est vraiment passé !), voici pêle-mêle quelques pratiques scéniques avec lesquelles Teri a médusé des spectateurs encore sonnés par tant d’électricité.
Côté formation la chanteuse, à la guitare ou au sampler est aussi accompagnée par une batteuse – Le Butcherettes était un véritable girl’s band en 2007 lors de sa création – qui ne ménage pas sa peine non plus. Le bassiste se met clairement en retrait pour laisser s’exprimer, crier ou chuchoter, c’est selon, nos deux musiciennes survoltées.
La forme musicale proposée, sans trop de surprise, tient plus de l’Ultra Rock Garage que d’une pop doucereuse. Le son est métallique et il rudoie sans ménagement vos ouies masochistes qui en redemandent. Pour les influences, imaginez PJ Harvey avec une crête ou encore Shannon Wright touchée par la version musicale de la maladie de Gilles de la Tourette. Alors, vous vous approcherez peut-être de l’univers sonore mais aussi graphique de ce trio décidemment très manga.
Deuxième Acte : The Mars Volta
C’est vers 22h00 que les Américains de Mars Volta font leur apparition devant un public mis groggy par cette musique au bon goût de Tequila.
C’est donc vers 22H10 que l’essentiel est dit, le reste du concert ne sera que répétitions et développements inutiles. Résumons. Tout d’abord caricatural et grotesque. Tout bon amateur de Led Zeppelin ne peut que condamner cette pâle imitation d’une des formations fondatrices du Hard-Rock. Pour cela, le chanteur Cedric Bixier-Zavala s’est doté du timbre de Robert Plant tout en arborant fièrement la coupe afro de Jimmy Page. L’influence se mue alors en imitation et l’hommage se transforme rapidement en burlesque. D’ailleurs et afin d’entretenir ses cordes vocales malmenées par un chant suraigu, le chanteur s’abreuve régulièrement d’une substance chaude et fumante (lait au miel ? thé au citron ?) sur le coté de la scène… Le petit doigt sur la tasse n’est pas levé, mais presque !
Louons tout de même certains élans inspirés du guitariste et du batteur qui ont tout de même un peu sauvé le set du naufrage collectif. Seul souci, ces séquences ingénieuses et pour le coup réellement modernes et progressives s’additionnent plus qu’elles ne s’harmonisent véritablement. La recherche d’un son Noisy version punk métaphysique se change alors en une cacophonie non maîtrisée.
Après dix années d’existence et sept albums enregistrés, dur de saisir l’engouement autour de ce groupe… Au mieux il s’agit d’une bonne blague, au pire d’une triste supercherie.
Le Butcherettes
Note:
The Mars Volta
Note: