Le BGG – Le bon gros géant : un tout petit Spielberg
Est-il si difficile d’adapter Roald Dahl au cinéma ?
Auteur légendaire au Royaume Uni, la Grande Bretagne le vénère pour son imagination, son insolence et son sens poétique. Jusqu’à lui ériger un musée, The Roald Dahl Museum, et à lui dédier une journée, le 13 septembre.
Oui mais voilà, celui qui cherchait à faire aimer les livres aux plus jeunes, partant du principe qu’éveiller son imaginaire et son sens critique donnait un avantage immense dans la vie, n’a jamais vraiment trouver chaussure à son pied au travers des nombreux films tirés de son œuvre.
A l’exception sans doute du magnifique Fantastic Mr. Fox du génial Wes Anderson.
Tim Burton s’y est noyé et les nombreuses adaptations de studios n’ont jamais dépassé le cadre du story-telling efficace sans enjeu particulier.
On espérait donc beaucoup du film de Steven Spielberg, réalisateur qui a su faire des enjeux de l’enfance l’un de ses motifs cinématographiques de prédilection, E.T. restant le sommet absolu de ce pan de sa filmographie.
C’est raté.
La première demi-heure laisse pourtant à espérer en découvrant cette orpheline attirée par une lumière luisante, prise entre fascination et terreur, jusqu’à se faire littéralement enlever par la main de ce géant.
On retrouve alors en quelques scènes bien troussées ce qu’il y a de plus Spielbergien dans ce rapport entre l’enfant et le monstre, entre la poésie de l’enfance et la tendresse de l’affreux.
Malheureusement, le reste du film se retrouve en roue libre et joue la carte du divertissement potache avec concours de pets et blagues répétitives.
Du lourd, du très lourd donc et aucune tension émotionnelle, aucune empathie pour les personnages. Tout est extrêmement scolaire dans la manière de raconter et de filmer cette histoire.
La direction artistique ne sauve pas le film. Tout y est très épais, appuyé. Les mouvements manquent de fluidité, les instants de magie rappellent davantage les parcs d’attraction que Méliès, Aardman, Ghibli ou Pixar.
Bref le film est à oublier et ne donne qu’une envie : retrouver les sensations de l’enfance en se replongeant dans l’œuvre de Roald Dahl.
Note: