Le titre du premier tome annonce la couleur. Il sent bon le complot mondial fomenté par les officines secrètes d’obscurs pouvoirs. Les premières pages sont prometteuses et attirent immédiatement notre curiosité. Elles caressent avec gourmandise notre envie de croire à l’existence d’une conspiration internationale qui s’agite en parallèle de nos vies (trop ?) ordinaires. Ah, syndrome X-Files, quand tu nous tiens !
Synopsis : «A travers le monde, douze citoyens ordinaires sont enlevés et conduits en un lieu secret pour y être soumis à une étrange expérience».
Les auteurs ne lésinent pas sur la forme ultra réaliste pour nous immerger dans ce futur très proche. Le graphisme quasi photographique de Jean-Michel Ponzio et sa mise en image nous renvoie à la position d’otage en lieu et place de nos 12 malheureux prisonniers. La question suscitée est donc celle-ci : Et si cela nous arrivait, comment réagirions-nous ?
Mais l’engouement suscité par toutes ces promesses retombe aussi vite qu’il est apparu. Et si on a pu s’identifier à nos malheureux détenus (il y en a pour tous les goûts : femme, homme, enfant, Noir, Blanc, etc.), on retourne très rapidement dans la peau du lecteur critique.
L’histoire qui a franchement du mal à rebondir, les dialogues assez pauvres, des répétitions inutiles (les scènes d’enlèvement se suivent et se ressemblent), quelques invraisemblances et un manque de rigueur dans le scénario viennent malmener sérieusement votre premier regard bienveillant.
Le dessin réaliste commence alors à se transformer en image d’un blockbuster américain cousu de fil blanc et n’apportant pas grand-chose, si ce n’est la simple envie de savoir ce qui va se passer à la fin du premier volume… La déception s’est définitivement installée.
D’ailleurs le dénouement décevant et attendu devient donc la seule promesse tenue de ce Protocole pélécaniforme !
Que l’éditeur rassure le lecteur sur le pédigrée de l’ouvrage avec la rassurante pastille «par les auteurs du Complexe du chipanzé », cela peut s’entendre, mais que le scénariste lui-même, Richard Marazano le rappelle par l’entremise de l’un de ses personnages, cela dépasse l’entendement. Il nous livre ici la clé de ce ratage : son manque criant d’inspiration. Preuve s’il en est de la vacuité de l’œuvre.
Note: