Un nouveau Miossec, une première chronique. Privilège accordé à un breton par un breton sans doute. Mais pas que…
Miossec m’avait un peu fait peur avec son dernier album (Finistérien, en 2009) en association avec Tiersen. Une sauce un peu trop sucrée à mon goût. Peut-être que c’est l’âge que j’m’étais dit. J’avais suivi l’évolution du gaillard jusqu’à L’étreinte, en 2006. Les productions étaient de plus en plus soignées mais sans trop perdre la fougue et la poésie viscérale, qualités de chaque album. En 2009 j’ai douté.
A la sortie de Chansons ordinaires, le 12 Septembre, j’ai espéré très fort que ce titre ne fut qu’une petite provocation de plus. J’ai croisé les doigts et ouvert mes oreilles.
L’album s’ouvre avec Chanson que personne n’écoute. Des guitares acérées, à la croche, sur un rythme mid-tempo, façon Tonnerre de Brest : la voix qui grogne, les mots qui cognent. Des directs, toujours. Bien produit mais pas aseptisé. Court. Tendu. Efficace. C’est bon…
Les chansons défilent et le ton monte. L’ambiance s’épaissit, sombre, lancinante, rappelant parfois Le loup dans la bergerie, parfois « les gueules cassées ». Et à nouveau ce sentiment d’urgence, cette odeur de tripes, qui m’avaient tant manqué sur Finistérien. Enfin le même sentiment qui m’avait laissé KO, avec des titres comme Regarde un peu la France ou Retour à l’hôtel. Mais en plus électrique. L’équilibre est trouvé. La fougue et le son. Cet album a été enregistré vite et bien, dans un élan d’énergie, sans aucun doute. Plus rock que jamais. Toujours plus inspiré.
Un album bref, intense, qui fait mouche dès la première écoute. Et si ça manque de surprise, c’est tant mieux.
Il n’y aura pas de deuxième round. Miossec n’a pas remis les gants, il les a retirés, pour cogner à mains nues. Miossec, c’est un combat de rue.
Voilà qui me laisse penser que les concerts des 20, 21, 22 et 23 septembre au Nouveau casino ont dû faire trembler les murs.
En tournée jusque fin Octobre pour une dizaine de dates et de retour à Paris en Mars. Jy serai.
Note: