Sur la scène du Bikini, juché sur un promontoire qui figure le monticule d’une planète inconnue, Rone donne l’impression d’avoir effectivement échoué dans une lointaine galaxie, entouré de créatures tout droit sorties de son imaginaire.
Les concerts de ce jeune prodige de l’electro française sollicitent – d’un point de vue du son comme du light show et des projections – des visions issues du monde de l’enfance ou de la science-fiction et sont une invitation au voyage. Quitter la ville, conseille l’un des plus beaux titres de son dernier album. Certes, mais en live, Rone propose d’embarquer son public beaucoup plus loin, dans un cerveau-monde à la puissance d’évocation sans limites qui nous permet de nous soustraire, le temps d’une soirée, des contingences de l’univers terrestre.
Aucun des invités qui ont collaboré à son dernier disque (Etienne Daho, Frànçois Mary, etc.) ne le rejoindra ce soir sur sa planète-scène, privilège réservé aux festivals (la Route du Rock, cet été) et à l’Olympia sans doute à la fin octobre. Mais Rone n’est pas pour autant tout seul dans sa tête, à en croire les visions qui sont convoquées pêle-mêle. Petits êtres miyazakiens en noir et blanc, pluie de comètes, ondulations cosmiques, Rone, derrière ses lunettes rondes nous guide tel un Pierrot lunaire dans cet univers fantasmagorique, beau et naïf où l’on aimerait séjourner plus longtemps.
À bord de son vaisseau, il triture les manettes de sa console pour piloter les émotions de notre cortex cérébral et notre système nerveux, nul besoin ici de substance autre que la musique et la lumière pour ouvrir les frontières de son esprit et danser dans l’espace.
Sidérant… et sidéral.
Note:
Crédit photos : Frédéric Rackay pour Versatile Mag (tous droits réservés)