Autant le dire tout net, nous avions très envie de voir Breton sur scène jouer ses nouvelles chansons. En ce tout début de tournée, le groupe avait à cœur de bien faire les choses et il faut reconnaître que Roman Rappak sait y faire avec le public. En 2012 déjà, sur la scène de la Route du Rock, Breton avait fait sensation. Parfaitement bilingue, le chanteur avait surpris son monde en parlant français très rapidement. Bien rodé, le show avait été une réussite, à la fois pour la qualité des chansons jouées ce soir-là, mais aussi par l’énergie et le sens de la communication du groupe avec son public.
À Toulouse, dans la fameuse salle du Bikini, on a donc retrouvé le chanteur toujours aussi motivé, voire même un peu trop enthousiaste, considérant l’ambiance dans le public. Dans une salle qui n’affichait pas complet, on est un peu triste de se trouver au milieu d’un public clairsemé, inerte et pourtant plutôt content du concert.
Mais le jeune homme ne se laisse pas démonter pour autant et le concert sera d’assez bonne facture. On y retrouve toutes les bonnes chansons, à commencer par Got Well Soon, qui est lancée en premier, sans doute pas la meilleure place. Toutes seront d’ailleurs illustrées par des vidéos projetés en arrière plan et qui montrent que Breton n’a rien perdu de son sens artistique. Les chansons des deux albums s’entremêlent sans difficulté, telle que la superbe Jostle et les classiques Pacemaker et Edward The Confessor qui côtoient les nouvelles compositions découvertes pour la première fois (ou presque) en concert. Envy trouve ainsi une vigueur toute particulière sur scène et National Grid, qui semble contenir le slogan de l’album – « I Believe everybody has the right to surrender » – réussit à faire danser la foule. Roman Rappak prend le soin d’haranguer régulièrement le public pour essayer de le rendre plus communicatif ! On ne pourra en tout cas pas lui reprocher de ne pas faire le boulot !
Le concert passe assez vite malgré l’absence très remarquée d’un des musiciens. En effet, composé de cinq membres, seuls quatre d’entre eux sont présents sur scène. Cela aura pour conséquence de créer sur plusieurs titres des manques assez importants, ne rendant ainsi pas toujours toute la qualité attendue. Dommage, car des chansons comme Jostle ou bien Governing Correctly prennent véritablement une autre dimension sur scène. Le groupe peine tout de même à combler ce manque même si cela n’empêche évidemment pas de profiter d’un set assez énergique.
Breton fera même le choix de proposer des titres qui ne sont pas présents sur leur album. Encore une excellente inspiration qui permet de découvrir Foam, la face B de Jostle, et de renouveler sans doute les setlists. Visiblement heureux de reprendre la route, Roman Rappak ne démord pas et continue de parler avec le public et présente en tout début de rappel une chanson hommage à Tom Vek qui sera suivie de December autre morceau issu du EP Counter Balance sortie en 2010. Voilà une bien belle idée dont devraient s’inspirer d’autres artistes, un peu trop habitués à jouer toujours le même catalogue.
Le concert de Breton à Toulouse n’a donc malheureusement pas tenu toutes ses promesses, à la fois du fait du groupe lui même qui n’a pas su retranscrire totalement ses compositions sur scène à cause d’un musicien manquant à l’appel et aussi un peu du fait d’un public beaucoup trop amorphe pour faire de ce show quelque chose de grand. Ceci étant, on avait déjà pu vérifier par le passé que Breton est taillé pour la scène, on ne saurait donc trop conseiller aux plus curieux de vérifier par eux-mêmes !
Photo : Frédéric Rackay pour Versatile Mag (tous droits réservés)
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