Synopsis : En 140 après J.-C., l’Empire romain s’étend jusqu’à l’actuelle Angleterre. Marcus Aquila, un jeune centurion, est bien décidé à restaurer l’honneur de son père, disparu mystérieusement vingt ans plus tôt avec la Neuvième Légion qu’il commandait dans le nord de l’île. On ne retrouva rien, ni des 5000 hommes, ni de leur emblème, un Aigle d’or.
On nous avait prévenu ! A grands renforts de réclame, on nous annonce la sortie en dvd d’ un film d’aventure des plus palpitants.
« L’un des plus beaux films d’aventures depuis Le 13e guerrier »
A l’issue du film, nous sommes nous aussi toujours à la recherche de l’objet tant convoité.Bien loin des références du genre en mode survival, les scènes d’action sont délivrées dans un faux rythme qui laisse le spectateur indolent. Demeure des combats certes brouillons mais dont le réalisme, en nous épargnant un trop plein d’effets spéciaux, tente de faire pardonner non sans mal le cruel manque de suspens
Vendu pour du péplum, et après 50 minutes de mise en route laborieuse où on s’ennuie ferme, nous voici face à une seconde partie décryptant les rapports complexes et ambigus entre un centurion fidèlement imprégné des valeurs romaines et un courageux esclave picte. Soit.
« Le péplum en soi ne m’intéresse pas » – Kevin McDonald
L’ex-documentariste et réalisateur du « Dernier roi d’Ecosse » ne réussit que très partiellement son pari.
Si les rapports entre le dictateur africain et son médecin personnel étaient contés avec finesse s’appuyant sur un jeu d’acteurs efficace, la performance de notre couple du jour est fort déséquilibrée.
Alors qu’on appréciera le jeu précis et toujours juste de Jamie Bell qui ne cesse de se bonifier depuis Billy Elliot ; loin de nous séduire, l’ancien modèle de Pepsi, Channing Tatum, incarne avec pour seul arme un regard d’une vacuité peu commune, le brave centurion.
L’image est parfois belle, certes. Mais globalement, ces deux êtres antagonistes ne sont guère épaulés par la réalisation, qui met trop souvent l’accent sur les belles images de l’Ecosse profonde à grands coups de plan large au détriment du combat psychologique qui anime nos deux héros cavalant.
« Yes sir »
Du film d’aventure au suspens douteux au western dualiste à l’interprétation malheureuse, curieusement, seule la dimension politique relèvera notre attention.Kevin MacDonald s’offre ici le support d’une critique acerbe des relations internationales contemporaines.
On verra rapidement dans notre centurion souffrant de myopie patriotique, un G.I en terre afghane.L’analogie avec l’armée américaine se veut explicite et marquée dans la VO par des « yes sir » à l’endroit de notre marine romain.Les autochtones pictes sont décrits plus humains, plus « civilisés » contrastant volontairement avec leur déconcertante coupe iroquoise.
Outre cette dénonciation en règle de l’impérialisme occidental, l’aigle de la 9eme légion s’essaye sans pleinement convaincre à traduire nos difficultés d’arbitrage entre le respect de nos convictions idéologiques et notre fidélité à nos engagements moraux.
Note: