Klaus Drexel était à Toulouse les 26 et 28 février, pour une projection publique d’Au Bord du monde, au cinéma Utopia, l’occasion pour Versatile Mag d’un entretien.
En donnant la parole à ceux qui ne l’ont pas, en installant au centre de l’image ces invisibles à nos yeux et en choisissant le plan frontal, le réalisateur nous installe dans un face a face qui agit comme un miroir. Sans verser dans l’esthétisme, le choix de la photo confié à Sylvain Leiser, participe de l’authenticité et donne à chaque entretien toute sa force. Les bruits de la ville étouffés, le travail réalisé sur le son fait mieux résonner l’écho des témoignages recueillis. Le silence et le clair obscur dans lequel le réalisateur nous plonge progressivement, sans jamais instrumentaliser notre regard, renvoient à cette inquiétante étrangeté, à cette paradoxale proximité de ceux que nous n’osons ou ne voulons plus voir. Ce voyage au bout de la nuit, loin du voyeurisme, ne relate pas le parcours ayant mené chacun et chacune au bord du monde. Il montre la force et la dignité de ceux qui, relégués à nos côtés, sont à la recherche d’un territoire ; c’est à ce titre un grand film humaniste.
Au bord du monde, actuellement en salles
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