SOLENNE BOENO
1 – L’inconnu du Lac de Alain Guiraudie
2 – La vie D’Adèle de Abdellatif Kechiche
3 – Shozukai de Kohoshi Kurosawa
4 – Frances Ha de Noah Baumbach
5 – Spring Breakers de Harmony Korine
6 – Lincoln de Steven Spielberg
7 – La fille qui venait de nulle part de Jean Claude Brisseau
8 – Passion de Brian De palma
9 – Mud de Jeff Nichols
10 – La reine des neiges de Chris Buck
FABIEN GABAIG
1 – Only God Forgives parce qu’un bon film c’est parfois un bad trip.
2 – Django Unchained parce que le révisionnisme, évidemment c’est politique.
3 – Zero Dark Thirty parce que la morale, des fois, il faut s’asseoir dessus.
4 – Le Passé parce que le passé, c’est plus ce que c’était.
5 – L’inconnu du lac parce que, comme dit Brigitte Fontaine, les hommes préfèrent les hommes.
6 – The Grandmaster parce que Mao n’est plus là mais Bruce Lee est éternel.
7 – Mud parce qu’ici, à Toulouse, on est vachement southern gothic.
8 – Blue Jasmine parce que Woody Allen, il sait tout sur les subprimes.
9 – Inside Llewyn Davis parce que le chat s’appelle Ulysse.
10 – Cartel parce que Cameron Diaz, elle pratique la métonymie sur des voitures de sport.
ALEXIS GRATALOUP
Une année très en avant, avec violence et radicalité. Dans une foule de bons films, les meilleurs sont les plus puissants, en 2013 ce sont les vrais jeunes, ceux qui soufflent le vent nouveau, plein de colère. En tête c’est logiquement Jia Zhangke puisque c’est son film qui souffle le plus fort. Viennent ensuite ceux qui traitent frontalement de la jeunesse, cette volonté de vie, de jouissance, et de ses dangers dans un monde assombri (Guiraudie, Kechiche, Korine, Peretjako, Gonzalez), tous portés par des choix artistiques plein d’espoir. Dans son coin, Gravity représente la nouvelle jeunesse d’Hollywood, et la solution au « problème » des machines produites à la chaîne relevé par Spielberg et Lucas. Enfin, reste ceux qui sont jeunes parce qu’ils se réinventent ; PTA, qui libère enfin son cinéma du corset de sa maîtrise, Dumont, qui signe un bijou en ouvrant son travail à des acteurs professionnels, et DePalma le faux-vieux, qui prolonge ici son travail dans une lecture géniale de l’époque, brûlant de la même vitalité que le Twixt de son camarade Coppola l’année passée. Une fois n’est pas coutume, mention spéciale au cinéma français (cinq films sur dix), qui nous montre enfin les promesses d’un futur déjà présent.
1 A touch of sin de Jia Zhangke
2 L’inconnu du lac d’Alain Guiraudie
3 The master de Paul Thomas Anderson
4 La vie d’Adèle d’Abdellatif Kechiche
5 Camille Claudel 1915 de Bruno Dumont
6 Spring breakers d’Harmony Korine
7 Gravity d’Alfonso Cuaron
8 La fille du 14 juillet d’Antonin Peretjako
9 Passion de Brian DePalma
10 Les rencontres d’après minuit de Yann Gonzalez
VIRGILE HASSELMANN
Après une année riche en « catastrophes » et fins du monde présidées par David Cronenberg, Lars Von Trier et Leos Carax, place au bilan d’une année admirable où les prises de pouvoir et pertes de repères ont parsemés les plus beaux films.
Avec en tête un chef-d’œuvre total du réalisateur israélien de Valse avec Bachir, Ari Folman, qui livre un des films les plus visionnaires de son temps, où la nécessité de l’utilisation de l’animation touche une amplitude jamais atteinte auparavant et nous rappelle entre autres qu’il est aujourd’hui vital de considérer la notion de progrès sous toutes ses acceptions possibles. Un film sous-estimé qui n’a pas eu sa place dans la sélection cannoise (mais s’est vu invité par la Quinzaine). Un film trop vite omis tant le vertige qu’il procure exprime précisément l’érosion d’une mémoire soumise aux différents niveau de réalité actuels, émergents et à venir.
Les films français avec le virtuose Abdellatif Kechiche se rejoignent dans leur souci de filmer le cœur des renversements de pouvoir à l’intérieur du couple.
Les américains James Gray et Paul T. Anderson font une nouvelle fois le point sur les vices de leurs pays, tandis que Korine et Cuaron tentent crânement de renverser le dispositif (hollywoodien ou star-systémique) qu’ils utilisent, avec une ironie que Spring Breakers expose plus franchement.
Jia Zhangke s’impose quant à lui comme leader contestataire d’un régime qu’il explore en fictions, avec un film, dit ici et là comme le renouveau de la modernité.
Enfin, on retrouve à la troisième place l’imprésentable Terrence Malick qui livre une nouvelle ode à la nature, mais plus humaine que son précédent film (néanmoins superbe The Tree of Life) dont l’extrême sincérité, oui, peut éprouver les regards réticents.
1. Le Congrès – Ari Folman
2. La Vie d’Adèle – Abdellatif Kechiche
3. À la Merveille – Terrence Malick
4. A Touch of Sin – Jia Zhangke
5. The Immigrant – James Gray
6. The Master – Paul Thomas Anderson
7. La Jalousie – Philippe Garrel
8. Spring Breakers – Harmony Korine
9. Gravity – Alfonso Cuaron
10. La Vénus à la Fourrure – Roman Polanski
CAMILLE HERVÉ
1 Gravity d’Alfonso Cuaron – parce que tout est beau et émouvant dans ce film
2 Pacific Rim de Guillermo del Toro – parce que les Kaijus et les Jaegers dégagent une puissance impressionnante, merci Guillermo !
3 The Grandmaster de Wong Kar Wai – parce que Wong Kar Wai et ses décors asiatiques nous avaient grandement manqué
4 Django Unchained de Quentin Tarantino – parce que Tarantino, on aime toujours autant
5 Antiviral de Brandon Cronenberg – parce que l’histoire futuriste n’est pas si loin de notre réalité malheureusement
6 Star trek Into Darkness de JJ Abrams – parce que Spock sera toujours Spock
7 Hotel Transylvanie de Genndy Tartakowski – parce que les monstres y sont plus humains que certains compatriotes.
8 Snowpiercer de Bong Joon Ho – parce que la scène du bar à sushis est un clin d’oeil bien sympathique !
9 Guillaume et les garçons à table de Guillaume Gallienne – parce que rire et émotion se mélangent tout au long du film.
10 Blue Jasmine de Woody Allen – parce que c’est le premier Woody Allen que je vois et je comprend mieux ceux qui aiment son cinéma.
NICOLAS MOUTON BAREIL
Nous nous sommes doucement ennuyés au cinéma cette année. Hésitant entre nullités monumentales, histoires incompréhensibles et synopsis vides, voici donc le top dix des films potables de l’année 2013.
1.Lincoln de Steven Spielberg – C’est bien filmé avec plein de sentiments.
2.Ma vie avec Liberace de Steven Soderbergh – Parfois rigolo le film est tellement bien pensant qu’il a du recevoir la palme d’or au festival de la Manif pour tous
3.Violette – Un film simple et intelligent
4. La venus à la fourrure de Roman Polanski – Belle adaptation et mise en abîme d’un roman inadaptable. A quand une adaptation d’un George Bataille ?
5 Guillaume et les garçons à table ! de Guillaume Gallienne – Fantaisiste et fin… ça nous change des comédies françaises
6 Stoker de Park Chan Wok – Variation resucée du duel entre l’attirance et la méfiance. Plaisant, malgré la mollesse de Kidman.
7 Jeune et jolie de François Ozon – Un mauvais Ozon pour de mauvaises raisons
8 Inside Llewin Davis de Joel et Ethan Coen – Comme son héros, le film ne va nulle part, mais c’est bien filmé.
9 La parade de Srdjan Dragojevic – Bon sujet mais mauvais traitement. Vaut le coup pour voir les très bon acteurs se débattre sans arriver à sauver le film d’une fin niaise
10 L’inconnu du Lac d’Alain Guiraudie – La pauvreté artistique ou un certain regard sur un lieu de drague où il se passe des trucs trop trop cheulou !
FRÉDÉRIC RACKAY
1/ Gravity d’Alfonso Cuaron – Pour les larmes en apesanteur de Sandra Bullock, une des scènes les plus bouleversantes vues au cinéma de récente mémoire.
2/ Pacific Rim de Guillermo del Toro – Parce que « tonight, we’re cancelling the apocalypse ! ».
3/ Django Unchained de Quentin Tarantino – Parce que «A film by QT ». Period.
4/ Snowpiercer – Le transperceneige, de Bong Joon Ho – Bong Joon Ho se rate dans les scènes de batailles de groupe, globalement illisibles à force de caméra à l’épaule, mais réussit tout ce qui suit et ce qui précède. Le dernier acte est problématique en termes de dynamique du récit mais pour l’essentiel, le film ajoute à la bande-dessinée ce qu’il faut d’inventions formelles et d’élargissement de l’univers mythologique.
5/ Zero dark thirty de Kathryn Bigelow – Parce que James Gandolfini. RIP, Tony.
6/ Springbreakers d’Harmony Korine – Du sexe, des guns et des poupées en bikini. Pas dans la version MTV euphorique mais dans celle du bad trip, noir et cauchemardesque.
7/Les garçons et Guillaume, à table ! de Guillaume Gallienne – Parce que Guillaume Gallienne ne se contente pas de faire du théâtre filmé mas du vrai cinéma, rempli de belles idées de mise en scène. Personnel, beau, drôle et émouvant, le film de toute une vie.
8/ Antiviral de Brandon Cronenber – Brandon Cronenberg reprend toutes la thématique paternelle pour se l’approprier de brillante façon. Naissance d’un cinéaste.
9/ The master de Paul Thomas Anderson – Peut-on reprocher à un film son ambition et sa maîtrise formelle ? P.T. Anderson est un grand, et le confirme après ce que l’on pensait être son monument, There will be blood.
10/Pieta de Kim Ki Duk – Le retour de Kim Ku Duk, encore plus noir, violent et jusqu’au boutiste. La symbolique religieuse ne vient pas gâcher la force d’impact d’un film asphyxiant.
CARLOS SOLANO
Ce top 10 s’attèle à la très difficile tâche de récupérer, classer, identifier et filtrer des gestes visuels singuliers dans l’immense océan d’images auquel cette année cinématographique a été confrontée ; des propositions formelles qui ont transmis, d’une façon ou d’une autre, une certaine idée de l’image ou, plus exacement, qui ont rendu compte d’un certain état du monde par l’image. Si l’on présuppose que tout grand film porte en lui un questionnement profond sur l’utilité et la responsabilité du geste artistique, que tout grand cinéaste laisse entrevoir implicitement un engagement personnel, politique ou intellectuel à l’égard des images, alors il importe de repérer, dans le paysage des films sortis en salles, ayant reçu la possibilité d’une visibilité (puisqu’il existe aussi un continent à ne pas négliger où circulent des images invisibles, celles que l’Etat refuse de distribuer), les films qui ont fait de l’image une insuffisance (Léviathan), un véritable crachat qui s’adresse très particulièrement à une iconographie réifiante (Spring Breakers), une irregardable obscénité tachée de sperme (Les salauds), un instrument qui nous confronte à l’inintelligibilité du Mal (Post Tenebras Lux), une procédure de vengeance (Passion), une forme endeuillée (Zero Dark Thirty), une réalité qui nous trouble, nous lie et nous sépare (Frances Ha), une radicale épiphanie (La vie d’Adèle), une utopie qui maintient la communauté en vie (Les rencontres d’après-minuit) ou tout simplement un flux de lumière et de couleurs qui voyage à travers l’iconographie de la violence (Only God Forgives).
Ce top 10 (tous les top 10) cherche à établir un choix délibéré mais simultanément à signaler des absences et des lacunes. Ces hiatus sont ceux des films non vus, mal compris et surtout ceux des films qui restent à faire. Car d’une certaine façon, la fonction première des top 10 est celle d’indigner, aussi bien par un trop-plein de subjectivité rarement justifiée que par un regret aux yeux de l’idée que tout un chacun se fait du cinéma et de ce qu’on exige de lui. Le top 10 est le signe évident d’une synthèse, d’une fin radicale et d’une promesse à venir, d’un commencement absolu.
1. Léviathan de Lucian Castaing Taylor et Véréna Paravel
2. Spring Breakers d’Harmony Korine
3. Les salauds de Claire Denis
4. Post Tenebras Lux de Carlos Reygadas
5. Passion de Brian de Palma
6. Zero Dark Thirty de Kathleen Bigelow
7. Frances Ha de Noah Baumbach
8. La vie d’Adèle d’Abdellatif Kechiche
9. Les rencontres d’après minuit de Yann Gonzalez
10. Only God Forgives de Nicolas Winding Refn.