Alors que Noé de Darren Aronofksy sort en avril sur les écrans, les studios Warner ont présenté les premières images de deux de leurs blockbusters du mois de mai : Godzilla et Edge of Tomorrow, deux productions à fort potentiel de destruction massive.
La précédente tentative d’importation du monstre japonais par les Etats-Unis était signée Roland Emmerich et remonte à 1998. Un film qui avec le temps s’est acquis une réputation peu flatteuse. Gareth Edwards, dont c’est seulement la deuxième réalisation après Monsters, film de monstres à petit budget plutôt bien accueilli en 2010, va-t-il relever le niveau ?
Il faudra voir le film en entier pour le savoir. Quant aux premières images, elles laissent deviner l’avènement d’un cinéma qui repousse toujours plus loin les limites dans le réalisme de la peinture apocalyptique. Champignon nucléaire, destructions d’immeubles à volonté, tsunami : rien ne manque à l’appel. Mais la séquence qui reste en mémoire à la vue de ces premiers extraits, c’est celle où des fusées fumigènes rouges lancées depuis un immeuble viennent éclairer la peau du reptile géant, laissant seulement deviner la monstruosité de la bête dont le reste du corps reste plongé dans l’obscurité. De quoi laisser espérer une certaine habileté, de la part du réalisateur, dans le dévoilement de l’objet de terreur, car c’est bien connu : moins on en voit et plus on en devine, plus ça fait peur.
Signe des temps qui courent et de l’inquiétude écologique, les bouleversements climatiques causés par l’activité humaine sont encore une fois au cœur de la fiction. Jouant trop aux apprentis sorciers, les hommes ont ouvert des boîtes de pandore et donné naissance à des bestioles mutantes cause de leur perte. L’apocalypse et les récits de fin du monde n’en finissent décidément pas de nourrir l’industrie cinématographique hollywoodienne. Mais fait marquant, ces thématiques se sont ces dernières années invitées avec une très haute fréquence au sein du cinéma d’auteur (Melancholia de Lars Von Trier, Kaboom de Gregg Araki, Take Shelter de Jeff Nichols), et jusque dans la nouvelle comédie américaine (C’est la fin avec la bande de Judd Apatow). Autant de films ayant souvent su apporter des propositions esthétiques et narratives très originales de récits d’apocalypse. De là à ringardiser les grosses machines telles ce nouveau Godzilla ? Réponse en salles le 14 mai.