Frànçois & the Atlas Mountains à Toulouse – Connexion Live – 26 novembre 2014
Il y a comme un bon esprit qui flotte ce soir au Connexion. Une franche camaraderie saine et naïve qui irradie et rayonne. Cela en devient même naturel de proposer à sa pote de concert une bonne bière (bon refus essuyé car la pote en question est malade).
On le savait, mais ça se confirme : ce n’est pas François & the Atlas mountains introduit par deux premières parties, Babe et Petit fantôme, qui se produisent ce soir, mais une sorte de coopérative musicale dans laquelle se croisent hommes et projets, singularités musicales et personnalités artistiques. Si les sets sont bien séparés, les collaborations, en revanche, se chevauchent. Le bluffant chanteur écossais de Babe, Gerard Black, est aussi le clavier de François ATAM, François Marry prête son jeu de guitare à Pierre Loustaunau, le chanteur de Petit Fantôme et ce dernier est le guitariste de François ATAM. La boucle est bouclée. Cette coopération arrive même à son apogée lorsque tout ce joyeux ensemble débarque sur la petite scène du connexion pour interpréter successivement une de leurs compositions respectives. Mais ça, c’est vers la fin du concert, revenons à la prestation de François ATAM
Le Charentais ouvre son set avec Bois le premier titre de son excellent 3ème et dernier opus Piano Ombre. Une invitation sympathique et équivoque qui exorcise en même temps une récente rupture amoureuse. « Heureusement qu’il y a la musique magique, l’amour a déçu », déclame t-il. En effet, heureusement pour nous. On sent tout de suite une certaine énergie animiste se dégager du groupe. L’Afrique n’est pas loin et les déambulations quasi incantatoires du chanteur la célèbrent. L’interprétation quelque temps plus tard de Les plus beaux issu de l’opus précédent E Volo Love confirme cet ancrage dans une réalité tangible et invisible qui nous dépasse et nous contrôle.
The way to the forest finit d’ailleurs par emmener un public exalté sur ce chemin de traverse aussi bien jubilatoire qu’exploratoire.
Car si les racines de cette musique sont profondes, son expression artistique est quant-à elle, d’une grande modernité, à la croisée d’influences multiples et savantes. Le rythme pop à la mélodie imparable de La vérité nous rappelle aussi que François Marry, en plus d’être un musicien authentique et exigeant, sait aussi faire une musique qui parle aussi bien au corps qu’au cœur, comme dirait un chanteur populaire.
Allez, si il y avait une petite critique à formuler, peut-être que ce dernier set aurait mérité cinq ou six titres supplémentaires. Mais en pensant à la générosité scénique des musiciens sur les trois projets, on se dit qu’il s’agit d’un concert de presque trois heures, tout de même.
On peut donc affirmer maintenant que, contrairement au célèbre produit issu des vignobles de Charente, François ATAM se consomme bel et bien sans modération.
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